Les visions de Soto

Ça vibre, ça pulse, ça virevolte, ça s’escamote, ça pivote… Amusante et intrigante, ludique et technique, l’exposition de l’artiste cinétique, Jesus Rafael Soto (1923-2005), à la galerie Perrotin présente une soixante d’œuvres réalisées entre 1957 et 2003. Variations sur le mouvement et la couleur, ces installations peuvent s’avérer déroutantes et vertigineuses. L’œil, le corps se trouvent subtilement piégés par une perspective multiple, où aucun point de vue n’est privilégié. En se déplaçant de quelques centimètres, le visiteur agit sur l’œuvre par le regard. Des lignes parallèles s’entremêlent, des volumes s’érigent, des calligraphies apparaissent. « La fonction de toute œuvre d’art est de stimuler la réflexion, son intérêt est éminemment conceptuel, bien que l’artiste doive recourir à des moyens sensoriels pour rendre évidents ses concepts », disait ainsi Soto. Les œuvres exposées, qui ont parfois plus de trente ans, n’ont pas pris une ride. Le plaisir de les regarder, de déceler leurs secrets est toujours intact.

"Cube de Paris", 1990, aluminium et nylon, 300 x 200 x 200 cm. Ph VA.

« Cube de Paris », 1990, aluminium et nylon, 300 x 200 x 200 cm. Ph VA.

En savoir plus :

Jesus Rafel Soto, « Chronochrome », Galerie Perrotin dans ses espaces de Paris et de New York. Jusqu’au 28 février 2015.

À voir : le beau site sur l’artiste : http://www.jr-soto.com

Oeuvre en-tête (détail)

« Sans titre (la ficelle) », 1961; peinture, bois et ficelle. 91 x 91 x 18 cm.