Mes coups de cœur à Mac Paris

Mac Paris fête ses trente ans. C’est un très bel anniversaire, car la sélection est particulièrement réussie cette année. Les bonnes surprises sont nombreuses, dans des univers très différents, de l’hyperfiguratif au street-art en passant par le pop art, l’abstraction. Ce salon a pour particularité de permettre aux artistes de présenter directement leur travail au public sans passer par le filtre d’une galerie. Sont donc réunis cent vingt-cinq talents, choisis pour leur originalité, leur message, leur cohérence plastique. Chacun dispose d’un beau stand individuel de 18 m2. À charge pour eux de soigner l’accrochage et de séduire les visiteurs. Les artistes sélectionnés jouent le jeu. Chaque stand est un univers à découvrir. L’ensemble est de qualité. Le crû 2013 est gouleyant avec des arômes acidulés et anticonformistes.

Et puisqu’il n’est pas possible de parler de tout le monde, voici six artistes dont j’ai aimé le travail.

Amaya Eguizabal

mac paris

Amaya Eguizabal, Où est Dieu ? Technique mixtes sur toile, 144 x 266 cm, 2011

Amaya Eguizabal réinterprète les souvenirs de son enfance, des contes et des légendes, de l’univers des rêves et des petits faits innocents de la vie de tous les jours.

Hélène Loussier

Hélène Loussier, Lapin Botté, faience émaillée

Hélène Loussier, Lapin Botté, faience émaillée

Après avoir longtemps exploré le pays du dessin, de la ligne et de la tache, Hélène Loussier est entrée dans la troisième dimension ! Elle crée des maisons avec des pattes, des chiens fleurs, des lapins bottés. Ses sculptures en céramique émaillée nous plongent dans un univers tout en fantaisie et poésie.

Emmanuelle Mason

Emmanuelle Mason, Le Bélier, encre sur impression numérique montée sur Dibond - 150 x 213 cm - 2012

Emmanuelle Mason, Le Bélier, encre sur impression numérique montée sur Dibond – 150 x 213 cm – 2012

Comment rendre beau ce qui est irregardable ? Emmanuelle Mason peint, dessine, photographie des animaux morts. Par la grâce de son coup de crayon, le cadavre devient exquis, le laid devient sublime.

Marc Héliès

Marc Héliès, Gueules cassées, crayon et stylo sur page du "Feu" d'Henri Barbusse, 24 x 30, 2012-2013

Marc Héliès, Gueules cassées, crayon et stylo sur page du « Feu » d’Henri Barbusse, 24 x 30, 2012-2013

Les gueules cassées de Marc Héliès nous parlent de guerres passées. Avec les années, les derniers témoins de la Grande Guerre disparaissent. L’horreur devient une abstraction. Heureusement, l’art est là pour gueuler : plus jamais ça ! Dans ses œuvres, Marc Héliès mêle texte et dessin. Pour réaliser ses portraits, il a effectué une recherche documentaire dans les archives du Val de Grâce et dans des revues antimilitaristes allemandes.

 

 Anne-Christine Roda

Anne-Christine Roda, "Jean-Michel D"., huile sur toile, 80 x 100 cm.

Anne-Christine Roda, « Jean-Michel D », huile sur toile, 80 x 100 cm.

Au-delà de la prouesse technique, les portraits Anne-Christine Roda dégagent une force intemporelle, une humanité fébrile. Qui sont ces autres ? Que regardent-ils ? Qui sont les spectateurs ?

Élodie Lemerle

Élodie Lemerlé, Acrylique sur papier, 100 x 150 cm

Élodie Lemerlé, Acrylique sur papier, 100 x 150 cm

Élodie Lemerle puise son inspiration dans les photographies de presse, qu’elle détourne, incise, associe. Son sujet c’est l’humanité vue par le prisme des médias. Elle retriture à sa façon ces images informatives, chamboulant l’ordre établi pour lui redonner son sens, un autre sens.

 

 

En bonus

J’ajoute dans cette liste très féminine (le hasard du choix, la sensibilité de l’auteur de ces lignes)  Jérôme Delépine, Albane de Saint-Rémy et Mélanie Duchaussoy. Avec une mention spéciale pour une autre artiste dont le blog s’est déjà fait l’écho, et qui en outre, est une amie, Alexandra Chauchereau. Elle présente ici un travail sur l’identité, la violence larvée des étiquettes sociales. Pour en savoir plus, vous pouvez regarder son interview vidéo sur le blog.

(Photo en-tête : peinture d’Alexandra Chauchereau)

Infos :

Mac Paris, c’est du 28 novembre au 1er décembre 2013, Espace Champerret, 6 rue Jean Oestreicher, 75017 Paris. Métro : Porte de Champerret.

8 réponses

  1. loth marine dit :

    Un grand bonjour et un grand merci pour ces articles,
    personnellement j’ai beaucoup apprécie le travail d’aleksandra LOPATIC mais surtout l’installation d’Olivier Poizac !!

    Bonne continuation

  2. Valérie Auriel dit :

    Bonjour Michel,

    merci pour ce partage ! J’ai vu son travail qui, en effet, est à très exigeant… Au premier regard, pour certains dessins présentés, on pense à des abstractions. Mais le sujet est bien là (le corps mortel, le corps sacré), qui peut effrayer certaines personnes. J’y ai vu aussi de la beauté, une évocation esthétique de la mort.
    J’indique son site. Les œuvres présentées à Mac Paris (sur le corps animal) n’y sont pas encore. Une raison de plus d’aller sur le salon aujourd’hui 😉
    http://emmaforestier.wix.com

  3. Michel Dilvit dit :

    Je fais du copinage:
    Emmanuelle Forestier, une artiste que je connais depuis longtemps, que j’ ai vu progresser, et qui propose un travail d’une grande force.Elle s’est imposée un sujet qui n’ est pas évident (combien auraient le courage de l’assumer?) et contrairement à certains adeptes des « vanités » qui jouent dans le spectaculaire,elle y trouve une beauté, presqu’une douceur.Une grande maitrise du dessin, un respect du sujet.

  4. noyer dit :

    Merci pour cette sélection…

    • Valérie Auriel dit :

      Hello Christine,

      tu me diras quels artistes tu as appréciés ?

      Amitiés

      Valérie

  5. Sélection variée

  1. 29 novembre 2013

    […]   […]