Kiki Smith à la Monnaie de Paris

Ce sera la dernière exposition à la Monnaie de Paris. Il faut donc en profiter. C’est l’occasion de découvrir ou de mieux connaître le travail de Kiki Smith. Le parcours à travers les beaux salons historiques nous présente les thématiques majeures du travail de l’artiste américaine, parmi lesquelles le corps humain, les figures féminines et la symbiose avec la nature. Les œuvres exposées reflètent la grande diversité de la pratique de Kiki Smith, qui explore de nombreux médium : le bronze, le plâtre, le verre, la porcelaine, la tapisserie, le papier, ou encore la cire.

Quelques œuvres commentées par l’artiste

SKY

« J’avais vu la Tapisserie de l’Apocalypse dans des livres et je tenais beaucoup à la voir en vrai. Un jour, j’ai donc fait le voyage jusqu’à Angers. J’ai été bouleversée en la voyant, de même que devant la tapisserie de Jean Lurçat qui lui fait écho. Elles m’ont toutes deux habitée pendant près de trente ans. Les éditions Magnolia m’ont ensuite invitée à créer une tapisserie et j’ai accepté. À l’époque, je travaillais sur de très grands formats, je faisais des dessins et je les transformais en lithographies, puis je réunissais le tout dans des collages. Ça a été l’occasion pour moi d’introduire la couleur dans mon travail. Mon intention au début était de réaliser des tapisseries en mélangeant à la fois le Moyen-Âge, les folles années 1920 et l’art hippie afin de créer des images spectaculaires. La première œuvre a été Earth [Terre], la deuxième Sky (à partir d’un dessin d’un de mes amis), et la troisième Underground [Sous-terre]. Je pensais pouvoir réaliser une série homogène mais après ces trois premières tapisseries, ce projet est tombé à l’eau et les suivantes sont surtout influencées par ma vie à la campagne. Il en existe douze pour l’instant. Elles sont faites avec un métier à tisser Jacquard mais requièrent des outils techniques et informatiques innovants. »

Kiki Smith, Sky, 2011 [Ciel] (détail). Tapisserie en coton jacquard, 302,3 x 194,3 cm. Photo : V.Auriel

RAPTURE

Rapture, oeuvre de Kiki Smith présentée à la Monnaie de Paris

« Rapture et Born [Née] sont deux œuvres que j’ai créées à la même époque. La première représente une femme naissant d’un loup et l’autre, une femme naissant d’une biche. Durant ces années-là, je m’intéressais aux travaux du sculpteur américain Paul Manship et à l’art des années 1930, notamment à la sculpture Art déco. Rapture s’inspire très clairement du conte du Petit Chaperon Rouge et surtout de la fin de l’histoire lorsque le chasseur découpe le ventre du loup et les deux femmes en ressortent. Je me disais qu’il était intéressant d’imaginer à quoi aurait pu ressembler une créature née d’un loup, à l’instar de Vénus debout sur la coquille ou de la Vierge Marie avec la lune sous les pieds.»

Kiki Smith. Rapture, 2001 [Enchantement] Bronze, 170,8 x 157,5 x 66 cm. Photo V.Auriel

INFOS PRATIQUES

Exposition Kiki Smith. Jusqu’au 19 février 2020.

Monnaie de Paris

Horaires d’ouverture
Du mardi au dimanche 11h – 19h Mercredi jusqu’à 21h
11, Quai de Conti
75006 Paris